dimanche 28 avril 2024

Inventaires dans les cabanes du Tour Courbet Ouest

 

 
©IPEV - carte simplifiée de la péninsule Courbet

L’Opération Portuaire 1 s’est terminée avec succès, les missions que je dois accomplir changent. Assez rapidement, je suis chargé de partir en mission effectuer les inventaires dans 15 cabanes qui seront approvisionnées en vivres en novembre prochain. Je pars rapidement dans la foulée dans les deux cabanes de Pointe Suzanne, sur la presque-île du Prince de Galle. Quelques jours plus tard, je pars avec deux co-hivernants, Chloé et Mayeul, en Tour Courbet Ouest, dans les montagnes de la péninsule du même nom. Nous profitons de l’expédition pour amener du matériel manquant dans quelques cabanes, et pour effectuer quelques petites réparations.

Nous avons profité d’une grande chance concernant la météo, qui nous a permis de transiter sans souffrir des vents forts habituels ou des précipitations abondantes dont nous avons été habitués les semaines précédentes.

 

Le premier transit nous fait marcher de Port-aux-Français à la cabane de Rivière du Nord. Une bien belle expédition qui nous gravir la crête des Créneaux du Château. Par chance, la neige qui s’y était accumulé la semaine précédente a fondu pour permettre une traversée sécurisée. Nous croisons sur notre route plusieurs rennes, animaux introduits il a des décennies, et qui pose aujourd’hui bien des problèmes concernant l’équilibre de la biodiversité.

 

 

©Nicolas MONIEZ - IPEV - Vallée de la Rivière du Nord depuis les Créneaux du Châteaux

 

©Nicolas MONIEZ- IPEV - Rennes de Kerguelen

 

 

    Arrivés à la cabane, nous enchaînons et effectuons le gros inventaire des vivres stockés sur place.

  

 ©Chloé MEYMY - IPEV - Inventaires des vivres de Rivière du Nord

            Deuxième jour, après la traversée glaciale de la Rivière du Nord, nous prenons la direction de la cabane de Baie Charrier.

 

 

 

 

 

©Nicolas MONIEZ - IPEV - Paysages entre Rivière du Nord et Baie Charrier

 

Après les classiques inventaires de la cabane de Baie, nous partons le lendemain pour le long transit qui nous mène en direction de la cabane de Port Elisabeth. Nous traversons les hauteurs du plateau du Larzac, couvert d’une fine pellicule de neige, et surtout balayé par un vent sacrément froid.



 


 ©Nicolas MONIEZ - IPEV - Paysages entre Baie Charrier et Port Elisabeth

 

 

            Nous arrivons à la cabane de Port Elisabeth. C’est une cabane tout à fait atypique ici à Kerguelen : un dôme en composite adapté aux conditions polaires fabriqué par une entreprise australienne. Pour Kerguelen, ce format n’est visiblement pas le plus adapté, mais rend les photos tout à fait lunaires…


©Nicolas MONIEZ - IPEV - Cabane de Port Elisabeth




            Nous passons deux nuits dans la cabane de Port Elisabeth, l’occasion de visiter les environs proches, de prendre un peu de hauteur pour admirer la partie Nord de Kerguelen, et quelques morceaux de la calotte Cook.

 


 

©Nicolas MONIEZ - IPEV - Paysages autour de Port Elisabeth

 

 

 

 

 ©Chloé MEYMY - IPEV - Paysages autour de Port Elisabeth, Calotte glaciaire Cook

 

    Lendemain, nous quittons Port Elisabeth par un matin très froid, le lac gelé rendant la vaisselle compliquée. Les deux derniers jours de transit vers Port aux Français nous font passer par le val Studer dans des conditions difficiles de pluie et de vent. Les inventaires et quelques travaux des cabanes sont maintenant tous réalisés dans la partie Ouest de Courbet !

 

©Chloé MEYMY - IPEV - Lac gelé à proximité de Port Elisabeth 

 ©Chloé MEYMY - IPEV - Dernier transit pour le retour à Port aux Français
















mardi 2 avril 2024

L'OP1

 

©Nicolas MONIEZ - IPEV - Le Marion Dufresne et l'Aventure II

Une OP c’est quoi ? Déjà c’est un acronyme qui signifie « Opération Portuaire ». Il désigne le passage du Marion Dufresne, le navire ravitailleur des TAAF, à Kerguelen. Son passage est synonyme d’activités logistiques très importantes : Pour la base, il s’agit de charger et décharger tout le fret utile à l’hivernage : nourriture, infrastructures, courrier, matériels divers… beaucoup de conteneurs sont transportés du Marion à la terre par le Chaland (l’Aventure II), et des sacs déchargés en hélicoptère.

 

En ce qui me concerne, cette OP est un pic d’activité important.

Dans un premier temps, elle permet de renvoyer en métropole un grand nombre de matériel scientifique. A cet effet, ce sont deux conteneurs que nous avons préparés en amont, ainsi que quelques caisses métalliques héliportées. Ce fret transite jusqu’à la Réunion dans le Marion Dufresne, puis est acheminé jusqu’au siège de l’Institut polaire français par transport maritime.

Parmi ce matériel scientifique, l’OP1 est celle qui permet de renvoyer les colis froids (+4°C, -20°C, -80°C), notamment les échantillons, prélèvements et autres matériels. Le défi consiste à garantir la continuité de la chaîne de froid, notamment entre les frigos de la base et ceux du Marion Dufresne. Ce transfert se fait en étroite synchronisation entre le chef des opérations logistiques à bord du Marion, le pilote de l’hélicoptère, les responsables des mouvements logistiques sur base, et moi pour préparer les colis au dernier moment.

 

Pendant l’OP1, nous profitons également de la présence de l’hélicoptère pour approvisionner cinq refuges très utilisés de la péninsule Courbet : transfert de vivres, évacuation des déchets, et mouvements de matériels scientifiques. Ces quelques missions étaient l’aboutissement de plusieurs semaines de missions sur le terrain, et se sont conclues par un succès.

  

©Nicolas MONIEZ - IPEV - Mission hélicoptère au voisinage du Cap Ratmanoff

 

  

©Nicolas MONIEZ - IPEV - Mission hélicoptère en face du mont Campbell

 

 

L’OP1, c’est aussi le remplacement de quelques équipes (cuisine, infra, météo), et le départ définitif de plusieurs agents sur le terrain. Ce sont donc des aux-revoir émouvants, après plus de 5 mois de vies communes rapprochés.

Au départ du Marion Dufresne, c’est le début de la période d’hivernage. 5 mois sans ravitaillement, la météo se dégrade rapidement, les journées se raccourcissent. Nous ne sommes plus que 43 hivernants, charge à nous maintenant de trouver les clés pour rompre le quotidien de Port-aux-Français… 

 

©Nicolas MONIEZ - IPEV - Dernier crépuscule d'OP, avec le mont Ross à l'horizon